Page:Feydeau - Aux antipodes - 1883.djvu/14

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« Puisque vous me parlez de goutte, voulez-vous me permettre de vous l’offrir ? » Il apporte un litre, appelle madame la concierge, tous les petits concierges, et verse une tournée en buvant à la prospérité de la France. Cela fait, après avoir causé un temps suffisant pour m’être amplement conformée aux usages parisiens, je demande à quel étage demeure mon cousin Lecrevé ! — On me répond qu’on ne le connaît pas ! Celui dont avait voulu me parler le cocher, ne s’appelait pas Lecrevé, il se nommait Leclaqué ! C’est toujours dans le même ordre d’idées.

Voyant mon erreur, je prends congé du concierge qui voulait absolument me garder à dîner et qui me charge de tous ses hommages pour « Messieurs, mesdames et mesdemoiselles ma famille » et je remonte en voiture. Bientôt nous arrivons sur une grande place. Au milieu il y avait une grande colonne. Vous savez… l’Obélisque !… ce monument qui sert à faire des thermomètres. Et en face, alors, se trouvait la Chambre des députés. C’est un grand bâtiment carré, avec des statues devant. Mon cocher m’a dit que c’étaient les statues des anciens présidents de la Chambre.