Page:Feydeau - Gibier de potence, 1885.djvu/23

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Pépita.

Je ne sais pas, un vieux fou !… qui parle latin et qui n’est pas méchant !… Avez-vous le journal ?…

Taupinier.

Oui, voilà la France.

Pépita, dépliant le journal.

Donnez !… voyons !… Le crime de Suresnes !… Voilà. (Lisant.) Enfin l’assassin est découvert ! Ce scélérat-t-était

Taupinier.

Il tétait ! Pauvre petit !

Pépita.

Soyez donc sérieux ! (Lisant.) « Ce scélérat était autrefois l’amant de la victime et se nomme Lemercier. » (Parlé.) Ah ! mon Dieu ! « Il a disparu la nuit du crime et jusqu’à présent l’on ignore où il peut être… » (Parlé.) Si c’était lui, je suis tout émue…

Taupinier, railleur.

Oh ! quelle idée !… comment voulez-vous…

Pépita.

Oh ! ces assassins sont si audacieux. Vous voyez d’ailleurs que l’on ne sait pas où il est ! et il se peut très bien…

Taupinier.

Que vous êtes enfant !…

Pépita, continuant à lire.

« Nous publions le signalement de ce criminel qui est en ce moment activement recherché. C’est un homme de quarante-cinq ans aux cheveux châtains. » (Parlé.) C’est bien ça…

Taupinier.

Comment, c’est bien ça, mais le nôtre est presque blanc.

Pépita.

Précisément, c’est le remords ! sans cela il serait resté