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Page:Feydeau - Gibier de potence, 1885.djvu/9

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Pépita, lisant.

Après une nuit d’agonie… pendant laquelle le sang de la jeune femme s’était complètement tourné

Plumard.

Quand le sang tourne on doit prendre des dépuratifs… trois sous de chicorée amère, quatre sous de cresson… Si elle avait vu un herboriste…

Pépita.

Mon ami ! on ne vous demande pas de consultation.

Plumard.

Je ne dis pas non ! mais tu sais, nous autres, dans la médecine…

Pépita.

Où ça ! La médecine ! je vous demande un peu ! un ancien herboriste ! Ce n’est pas de la médecine, c’est tout au plus du médicament.

Plumard.

Les médecines sont des médicaments, ma bonne amie.

Pépita.

Oui, c’est bon ! (Lisant.) La malheureuse est morte… On a même profité de cela pour l’enterrer(Parlé.) C’est horrible !

Plumard.

Ah ! qu’est-ce que tu veux… la mort, c’est la vie !

Pépita.

Et cet assassin qu’on ne retrouve toujours pas… C’est égal, à l’heure qu’il est, on doit le tenir… Nous verrons ça dans un journal du soir… Quand Taupinier sera là, je l’enverrai…

Plumard.

Ah ! M. Taupinier va venir !

Pépita, se levant.

Ça vous fâche… Mais qu’est-ce que vous avez donc contre lui ?…