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Lemplumé.

Eh ! bien, naturellement.

Bouvard.

C’est que je vais vous dire… je suis très timide… et dame ! tant que je n’ai pas commencé mon cours, je n’ose pas.

Lemplumé.

Précisément, commencez-le.

Bouvard.

Ah ! Oui, mais voilà ! tant que je n’ose pas, je ne le commence pas.

Lemplumé.

Alors, ça peut durer longtemps ! Faites-vous violence, voyons !… Un peu de physique, allez !

Bouvard

Un peu de physique, allez ! un peu de physique, allez ! S’il croit que c’est commode ! c’est que je n’ai que de faibles notions. (Haut.) Enfin allons-y, va pour la physique, puisqu’il le faut.

Les élèves écoutent avec attention, le proviseur s’installe.

Bouvard

Mesdemoiselles, je vais faire devant vous aujourd’hui, quelques expériences de physique. (Descendant de la chaire.) Quelqu’un aurait-il un mouchoir propre à me prêter et une pièce de cent sous ?

Lemplumé et Les Élèves.

Hein ?

Bouvard, demandant à Lemplumé.

Monsieur le Proviseur, s’il vous plaît ?

Lemplumé, lui remettant son mouchoir et une pièce de cinq francs.

Voilà ! mais je ne vois pas…

Bouvard.

Laissez-moi faire. Vous voyez cette pièce de cinq francs ? hop ! disparue. (Il l’escamote.) Eh ! bien, elle est au bout de votre nez, monsieur le Proviseur.

Il retire la pièce du nez du Proviseur.