Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/130

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des principes, moi !… Je lui ai dit : à partir de maintenant, plus de noce ! plus d’amants !… (Penché vers Finache.) Parce que, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve que du moment que vous prenez une femme, il ne faut plus qu’elle ait d’amants.

FINACHE, avec un sérieux ironique.

Vous êtes absolument dans le vrai.

FERRAILLON.

Avant tout, je tiens à la respectabilité !… et alors, voilà : on a ouvert cette maison.

Il gagne un peu vers la gauche.
FINACHE, se levant.

Vous êtes un sage.

FERRAILLON.

Et l’on vit comme ça, modestement, comme des bourgeois rangés ; on économise pour les vieux jours. Et même, à ce propos, j’ai réfléchi à ce que vous m’aviez proposé l’autre jour… pour l’assurance sur la vie, vous savez !

FINACHE.

Ah ! ah ! vous y venez !

FERRAILLON.

Bien oui, quoi ? J’ai quarante-quatre ans ; ma femme… cinquante-deux.

FINACHE, blaguant à froid.

Eh ! ben, mais c’est très bien, ça ! On dit qu’il faut toujours qu’il y ait sept ou huit ans de différence entre les époux.