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Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/150

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TOURNEL, à Baptistin.

Qu’est-ce que vous faites là, vous ? d’où sortez-vous ? Par où êtes-vous entré ?

BAPTISTIN, se redressant sur son séant et l’air bien abruti.

Hein ?

TOURNEL.

Et Raymonde ?… Raymonde, où est-elle ? (Courant ouvrir la porte donnant sur le hall. À part.) Personne ! (il réintègre la chambre dont il laisse la porte ouverte et tout en gagnant le cabinet de toilette, appelant.) Raymonde… Raymonde !

Il disparaît dans le cabinet de toilette.
RAYMONDE, sortant comme une folle de la chambre du fond droit où la tournette l’a transportée.

Qu’est-ce qui s’est passé ?… Où suis-je ?… Oh mon Dieu ! (Appelant.) Tournel ! Tournel ! (Au public.) Oh non ! assez ! assez de cet hôtel ! filons ! filons !

Elle se précipite dans l’escalier ; à peine a-t-elle disparu, que Rugby fait irruption hors de sa chambre.

RUGBY.

Alloh, boy ! (Ne trouvant personne à qui parler) No body here ! (Il est arrivé à la cage de l’escalier, appelant en se penchant par-dessus la rampe.) Boy ! Boy !

RAYMONDE, surgissant dans l’escalier dont elle a regrimpé les marches quatre à quatre.

Ciel ! mon mari !… Mon mari dans l’escalier !

Voyant la porte de Rugby ouverte elle se précipite dans la chambre.

RUGBY, la regarde un instant ahuri, puis sa figure prend un air émoustillé et s’élançant à sa suite.

Ah ! that’s a darling, hurrah !…

Il traverse la scène à grandes enjambées et pénètre dans la chambre dont la porte se referme sur lui.