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LUCIENNE.
Toi, au fond, tu es folle de ton mari.
RAYMONDE.
Folle, moi !
LUCIENNE.
Alors, qu’est-ce que ça te fait ?
RAYMONDE.
Tiens ! ça m’agace ! Je veux encore bien le tromper ; mais qu’il me trompe, lui ! Ah ! non, ça, ça dépasse.
LUCIENNE, tout en retirant son manteau.
Tu as une morale délicieuse.
RAYMONDE.
Quoi, je n’ai pas raison ?
LUCIENNE, tout en déposant son manteau sur la table de droite.
Si, si, si ! Seulement, voilà… tout ce que tu m’exposes, ne me prouve rien.
RAYMONDE, remontant (2) au-dessus de la table.
Comment, ne te prouve rien ! Quand un mari a été pendant des années un torrent impétueux et que, brusquement, ffutt !… plus rien !… à sec.
LUCIENNE, assise à gauche de la table.
Mais oui ! quoi !… Le Manzanarès est comme ça ; et ça ne prouve pas qu’il se détourne de son lit.
RAYMONDE.
Oh !
LUCIENNE.
Est-ce que tu n’as pas vu, souvent dans les