Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/41

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catesse. (Sur un ton sévère.) Ah !… Es-tu ma meilleure amie, ou ne l’es-tu pas ?

LUCIENNE, faiblissant.

Oh ! tiens, toi ! tu me conduiras en enfer !

RAYMONDE.

Eh ! bien, tu y retrouveras mon mari.

LUCIENNE.

Grand bien me fasse. (Résignée, s’asseyant sur le canapé devant le pupitre.) Allons ! donne-moi du papier à lettres.

RAYMONDE, au-dessus de la papeterie, tirant d’un des casiers un cahier de papier à lettres.

Voilà, tiens !

LUCIENNE.

Hein ! mais pas le tien, voyons ! il le reconnaîtrait !

RAYMONDE.

Je suis bête !… C’est vrai ! (Allant au petit meuble qui est entre la fenêtre et la porte de gauche.) Attends, j’ai quelque chose qui fera peut-être l’affaire… du papier que j’ai acheté pour les enfants de ma sœur ; pour leurs compliments.

Elle brandit trois ou quatre feuilles de papier à dentelle, orné de fleurs peintes.

LUCIENNE.

Hein ! Ça !… Oh ! il croirait qu’il a affaire à une cuisinière ; il n’irait pas.

RAYMONDE, avec un hochement de tête.

C’est vrai.