Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/77

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CHANDEBISE.

Parfaitement ! Elle a pleuré ! Tenez : (Lisant.) « Post-scriptum. — Pourquoi, en vous écrivant, ne puis-je retenir mes larmes ? Ah ! faites que ce soient des larmes de joie et non de désespoir ». Pauvre petit cœur ! Et il n’y a pas à dire que ça n’est pas, regardez, elle a inondé.

Il présente la lettre sous le nez de Tournel qui est debout les deux mains appuyées sur la table.

TOURNEL, flairant la lettre.

Ah ! mes enfants !

TOUS DEUX.

Quoi ?

TOURNEL.

Ah ! mes enfants ! Qu’est-ce qu’elle fourre donc dans ses larmes qui sent si fort ?

Il descend 1, milieu de la scène.
FINACHE, blagueur.

Chut ! La larme a son secret, la larme a son mystère ! Un mélange ! respectons son secret.

CHANDEBISE, se levant.

Oui ! blaguez ! blaguez !… Ah ! ah ! mon vieux Tournel ! moi aussi je fais des béguins. Ainsi, pendant que nous étions là, au Palais-Royal ; que nous ne nous doutions de rien ; une femme nous dévorait des yeux.

TOURNEL.

Voilà !

CHANDEBISE (2), à Tournel (1).

Tu as remarqué, toi, qu’une femme nous faisait de l’œil ?