Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/100

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Massenay, moitié riant moitié vexé.

Ah ! bien dis donc, je l’espère !…

Francine, lui rendant son verre dont elle a bu le contenu.

Vois-tu, c’est dans ces moments-là que l’on savoure vraiment son bonheur.

Massenay, qui est allé reposer le verre sur la cheminée.

Sûr !

Il s’assied sur le bord du lit et pendant ce qui suit se revêt de son pyjama.

Francine.

Ces sommeils-là, c’est le meilleur de l’amour. Aussi des amants qui n’ont pas dormi ensemble, c’est pas des amants : c’est des gens qui ont eu des rapports… et ça, c’est ce qu’il y a de moins bon dans l’amour.

Massenay, avec fatuité.

Ah ! cependant… !

Francine.

Ah ! Laisse donc !… Je sais bien que dans tout roman d’amour on ne voit que ça… Mais c’est surfait. Je t’assure qu’à l’user…! la preuve c’est qu’après, on a toujours un petit moment de… de…

Massenay.

D’ « animal triste. »

La locution étant latine, prononcer « tristé ».
Francine.

Comment dis-tu ça ?

Massenay.

Rien, rien, c’est du latin…