Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/25

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moi donc tranquille !… Tiens ! veux-tu que je te dise ? Tu te vantes.

Francine.

Moi !

Chanal.

Oui, madame ! C’est très humiliant, mais vous n’êtes qu’une honnête femme !

Francine, crispant les mains.

Ce qu’il faut s’entendre dire !

Chanal.

Avoue que j’ai raison !

Francine, avec énergie.

Non.

Chanal.

Si.

Francine, plus énergiquement encore.

Non.

Chanal, avec un haussement d’épaules.

Allons donc ! (Brusquement.) Tiens ! Ose donc me le dire en face que tu as un amant !

Entre le « allons donc » et le « tiens ! ose donc… » sonnerie à la porte d’entrée.
Francine, hésite un instant puis exaspérée de son impuissance, comme prête à griffer.

Oh ! tu m’agaces !

Chanal, triomphant.

Eh ! tu vois bien ! (Lui donnant une tape amicale sur la joue.) Tiens ! t’es une grosse bête !

Francine a un geste d’humeur et gagne la droite, Chanal remonte un peu.