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Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/273

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Massenay, se retournant.

Parfaitement ! et surtout quand on la voit sortir tous les jours…

Chanal, qui l’a suivi dans son mouvement — bon enfant et bien inconscient.

Tu sais, mon ami, c’était déjà comme ça de mon temps, alors… !

Massenay, avec un rire sardonique.

Ah ! ah ! Elle est bien bonne ! Si tu crois me tranquilliser en me disant cela !… on sait ce qui se passait pendant ce temps-là, n’est-ce pas ? Je peux en parler ; et tu ne t’en doutais pas !… Eh bien, qui me dit qu’il ne s’en passe pas autant sans que je m’en doute ?… Ce n’est pas elle qui viendra me le raconter, bien sûr !

Il s’assied nerveusement le dos à demi tourné à ses partenaires, le menton dans sa main gauche, sur le fauteuil de droite de la table.
Francine, indignée.

Oh !… (Allant jusqu’à Chanal qui tient le milieu de la scène.) Et voilà comme il me récompense de tout ce que j’ai fait pour lui ! (L’avant-bras gauche sur l’épaule de Chanal.) Quand je pense que j’étais la femme d’un honnête homme, (Du revers de la main droite elle frappe sur la poitrine de Chanal pour l’indiquer.) que pour cet être, j’ai foulé aux pieds le bonheur de cet honnête homme ! (Nouvelle tape dans l’estomac de Chanal.) Je l’ai trompé ! (Id.) Oui, oui ! (Id.) trompé !