Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/34

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cine, il donne naturellement dans la chaise qu’il renverse.) Oh !

Il se frotte le genou.
Chanal, railleur.

Naturellement !… Enfin tu devrais la connaître depuis le temps que tu l’accroches chaque fois que tu entres dans ce salon. (En riant, à Hubertin.) Ça finit par avoir l’air d’être de l’adresse.

Coustouillu, qui, pendant ce qui précède, a ramassé la chaise tombée, et ahuri, au lieu de la poser, la conserve pendue à son poignet, très troublé. Hein ? Oui… non… tu sais c’est que c’est le… hein ?

Chanal.

Bon, ça va bien ! Va, ne te trouble pas.

Francine, charitable.

Mais c’est toi qui le troubles toujours ! (À Coustouillu.) Allons ! Monsieur Coustouillu, ne vous occupez pas de ce que vous dit mon mari, et venez me dire bonjour.

Coustouillu, se précipitant.

Oh ! (Dans sa précipitation, avec le pied de la chaise qu’il tient, il accroche et renverse la chaise volante qui est à côté du tabouret du piano.) Oh !

Chanal, pendant que Coustouillu ramasse comme il peut la chaise tombée, sans déposer celle qu’il a en main et va la replacer un peu au-dessus du piano. Là, v’lan ! Non, ne dirait-on pas qu’il vise ?

Coustouillu, de plus en plus décontenancé, esquisse un rire qui sonne faux et va vers Francine, la main tendue, sans s’apercevoir qu’à son poignet pend toujours la chaise volante. Chère Madame… !