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place que celle-ci vient de quitter entre le canapé et le piano.
Francine, lisant la carte.

Alphonse Coustouillu !

Elle se retourne vers Coustouillu qui, tout confus, cherche à se dérober, va donner de la jambe contre le bras du canapé, n’a que le temps de l’enjamber pour ne pas perdre complètement l’équilibre et finit par tomber assis sur ce siège.
Francine, le grondant amicalement.

Oh ! Monsieur Coustouillu !

Coustouillu, essayant un air dégagé.

Pffeu ! oh !

Il se relève.
Chanal.

Comment, c’était pour nous ?… Oh ! mon pauvre vieux, et moi qui te blaguais tout à l’heure… parce que tu étais grotesque avec ! C’était pour nous !… Une botte d’asperges au mois de mars ! C’est de la folie, tu sais !… mais c’est très gentil !

Coustouillu, qui est remonté derrière le piano.

Mais non, mais non…

Francine.

Je vais dire, tout de suite qu’on les fasse pour ce soir et vous viendrez les manger avec nous.

Coustouillu très ému, s’incline gauchement ; Francine sort gauche deuxième plan.
Chanal.

C’est ça ! (À Hubertin.) Moi, pendant ce temps-là, je vais vous chercher votre monnaie.