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Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/54

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bien parbleu, que c’est toi, puisque je suis ici !… Où avais-je la tête ?

Chanal.

À la bonne heure ! Tu me reconnais maintenant. Ah ! vieux copain va !… (Dans un besoin d’expansion, il attire brusquement Massenay à lui en lui faisant un étau de son bras droit passé le long des épaules ; Massenay répond à son élan en lui passant le bras autour de la taille et ainsi, hanche contre hanche, ils arpentent la scène, d’abord vers la droite puis vers la gauche.) Ça me fait plaisir de te revoir…

Massenay.

Mais… moi aussi.

Chanal.

Il n’y a pas, quand on a usé ses culottes ensemble au collège et qu’on se retrouve… eh ! ben tu sais… (S’arrêtant, lâchant Massenay et avec profondeur.) On se crée de nouvelles connaissances dans la vie, mais un camarade d’enfance, ça ne se refait pas !…

Massenay, qui s’est arrêté en même temps que Chanal, gagnant l’extrême gauche, blagueur.

Oui… surtout à notre âge !

Chanal.

C’est vrai ! (Sentimental.) Ah ! c’est loin tout ça !… (Changeant de ton.) Mais tiens, assieds-toi donc ! (Il lui indique le canapé, sur lequel ils s’asseyent tous deux, lui (2) Massenay (1). Une fois qu’ils sont bien assis, Chanal, revenant à ses souvenirs de jeunesse, joyeusement.) Ah ! ce bon