Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/87

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rêté le mouvement…? Ah ! je fais du bon travail…! voyons ?

Il remonte vivement l’instrument (juste ce qu’il faut) ; puis le met en mouvement après avoir appliqué le diaphragme répétiteur sur le rouleau. Ceci fait, pour mieux entendre, il prend du champ en gagnant sur la droite.
Le phonographe[1].

Ma chère sœur, ainsi c’est un fait accompli.

Chanal, qui suit sur son papier.

Bien.

Le phonographe.

De ce jour te voilà mariée.

Chanal.

Oui !

Le phonographe.

Ce soir tu connaîtras le grand mystère à quoi rêvent les jeunes filles… (Voix de Francine.) L’amour, l’amour il n’y a que ça !

Chanal, relevant une tête ahurie.

Quoi ?

Le phonographe.

(V. de M.) Les poètes l’ont dit. (V. de F.) Quand nous reverrons-nous comme hier ?

  1. Si par hasard le diaphragme était mal placé, et si le phonographe n’attaquait pas tout de suite ou trop avant dans le discours, l’artiste ne devrait pas se démonter, il ajouterait quelques répliques telles que « allons bon qu’est-ce qu’il a ?… » « Eh ! bien, quoi ? il est rouillé ? » ou bien « je le reconnais bien, il n’est jamais pressé ! attends un peu ! » et il irait froidement arranger l’instrument.