Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/90

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hâte d’aller le retrouver, son amant !… Oh ! si je les tenais tous les deux !… Et lui… lui, quel est-il ?… (s’arrêtant à l’extrême gauche pour réfléchir.) Voyons, voyons dans ceux qui viennent ici ?… (On sonne extérieurement.) Oh ! non !… non ! ce n’est pas possible…! Et pourtant, si !… Ah ! le jésuite !… avec ses timidités de comédie… C’est Coustouillu, parbleu !… Le voilà, le dessous des asperges !… C’est Coustouillu… Ah ! le gredin !…

À ce moment, Étienne paraît introduisant Coustouillu porteur d’un superbe melon.
Coustouillu, l’air radieux, allant droit à Chanal, tendant son melon de ses deux mains.

C’est… c’est moi !

Chanal, comme un tigre prêt à bondir sur sa proie, mais avec une rage contenue.

Fous le camp !

Coustouillu, ahuri de cet accueil et avec un sursaut de recul.

Quoi ?

Chanal, marchant sur lui, et avec plus de violence dans la voix.

Fous le camp, je te dis.

Coustouillu, id.

Mais je t’apporte un melon.

Chanal, lui arrachant le melon des mains.

Oui ! Eh bien, voilà ce que j’en fais de ton melon !

Il le jette au fond. Étienne qui ne s’est pas empressé de s’en aller, étonné qu’il est de la scène à laquelle il