Page:Feydeau - La petite révoltée, 1880.djvu/13

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Il se mit à genoux par terre,
Et m’embrassa bien longuement ;
Quant à moi, je me laissais faire,
Ne pouvant agir autrement.

Mais comme il était de la sorte
À m’embrasser bien tendrement,
Tout à coup, voilà qu’à la porte
Je vois apparaître maman !

Je deviens rouge, embarrassée…
Mais, à mon grand étonnement,
Loin de paraître courroucée
Elle sourit en nous voyant !

Or que veut dire ce sourire ?
Que peut-on conclure de là ?
Si ce n’est pas se contredire,
Comment appellerez-vous ça ?

Ainsi donc, quand maman me gronde
Ce n’est que pour me taquiner !
Et c’est toujours devant le monde,
Qu’elle cherche à m’humilier !