Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/106

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Huguette, courant à l’abbé.

Ah ! monsieur le curé, recevez mon serment ! Devant vous je renouvelle le vœu que je viens de faire à Dieu de renoncer au monde et d’entrer au couvent.

L’Abbé.

Qu’y a-t-il donc ? Vous m’effrayez !

Huguette.

Il y a que Maurice est en péril, qu’il va se noyer peut-être.

L’Abbé.

Se noyer, Maurice ! Et vous ne me dites pas ça tout de suite !…

Il sort rapidement.

Huguette, continuant à lui parler bien qu’il ne l’écoute plus.

Ah ! sauvez-le, mon père ! Ramenez-le ! (Après un temps d’abattement, relevant la tête.) Où est-il ? Je n’ose regarder… ! (Risquant un regard et avec un cri rauque.) Je ne le vois plus… ! Ah ! si, il a gagné à gauche… ! On dirait qu’il se rapproche de la rive… ! la femme est près de lui… ! Ah ! Seigneur, est-ce possible ? Courage, Maurice, courage !… un peu d’effort… ! Va… ! va… ! Il n’y a plus très loin… ! On dirait qu’il a pied… ! Oui… ! oui… ! Il soutient la femme qui a l’air épuisée… ! Il la prend