Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/204

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La Comtesse, avec conviction.

Laissez donc ! lorsqu’on croit pouvoir separer d’un titre, c’est qu’on se sent de force à le porter ; (S’asseyant sur le tabouret que vient de quitter Etiennette de façon à être plus près de celle-ci.) et puis vous avez la noblesse du cœur qui est la première de toutes ! Mais comprenez donc que ce que je rêve pour mon fils, c’est un être d’élection qui serait digne de lui ; une femme de sentiment si raffiné, si délicat, qui l’aimerait assez et de façon suffisamment élevée - que les relations qui s’établiraient entre eux seraient bien plus une communion d’âmes que toute autre chose. (Sur un ton d’imploration.) Ah ! si vous vouliez ! si vous vouliez !

Etiennette, ayant peur de comprendre.

Si je voulais… ?

La Comtesse.

Mais ne voyez-vous pas que vous êtes l’incarnation de la femme que j’ai rêvée ? Vous êtes prête à vous jeter au feu pour mon fils, dites-vous !… Eh ! bien, pour lui… faites moins et plus. Retenez-le par le charme qui se dégage de vous ; soyez son amie, sa confidente ; sa conseillère, et, mon Dieu, si quelque jour… (Avec beaucoup de honte et d’une voix de moins en moins perceptible.) dans l’ardeur de vos sentiments… vous en arrivez à… (Après