Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/230

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Maurice, avec un geste d’apôtre.

Non !… pas parce que je vous le dis, mais parce que telle est votre volonté.

Etiennette, humble et soumise.

Alors, parce que telle est ma volonté.

Maurice, doucement.

Mais relevez-vous ! pourquoi vous agenouiller ?

Etiennette, sur un ton de prière.

Laissez-moi rester ainsi ; c’est l’attitude qui convient à la pénitence.

Elle s’assied sur les genoux, les mains toujours jointes, le coude gauche appuyé sur le sofa.

Maurice, avec élévation.

Regardez Marie de Béthanie, celle que nous appelons la Magdeleine : c’était une pécheresse comme vous ; mais elle eut la foi en la présence du Sauveur et c’est par là qu’elle toucha le cœur de Jésus.

Etiennette, hoche la tête doucement puis, timidement.

Mais… la Magdeleine aima le Christ ?

Maurice, id.

Oui, mais elle l’aima comme il voulait être aimé.

Etiennette.

C’était une courtisane ; comment se fait-il qu’elle ait pu concevoir un autre amour que celui qui lui était habituel ?