Vous entendez, mon père, sa chose ! sa chose !
Il se laisse tomber aux pieds du prêtre et sanglote, la tête enfouie dans son bras et appuyée sur les genoux de l’Abbé.
Mon enfant ! Mon pauvre enfant !
Ah ! Comment expierai-je un pareil sacrilège ! (Il se lève et passe à droite.) Quand je me suis éveillé, j’ai prié ; j’ai prié jusqu’au matin, implorant mon pardon, me déchirant la poitrine, me meurtrissant les chairs mais je le sens bien : Dieu s’est retiré de moi !
Non, mon enfant, non ! Dieu ne s’est pas retiré de vous ! Certes votre rêve est criminel et le démon vous a visité cette nuit. Mais croyez-vous que tous, et parmi les plus saints, nous n’avons pas eu à subir des épreuves pareilles ? Est-ce que saint Antoine n’eut pas à résister à toutes les tentations qui l’hallucinaient ? Sa sainteté en a-t-elle été diminuée ?
Oh ! mon père, si c’était vrai !