Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/111

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Barillon. — Mais pourquoi n’avez-vous pas cherché à aller à Terre-Neuve ?

Jambart. — Tiens ! Je voudrais vous y voir, vous, en pleine mer ! Si encore j’avais eu une boussole.

Barillon. — Vous l’aviez perdue ?

Jambart. — Oh ! oui !… Pour le moment, j’avais cette île comme objectif. Donc, je me remets en route, et au bout de sept heures d’horloge, j’accoste.

Il se lève et replace sa chaise contre la table.

Madame Jambart. — Tu étais sauvé.

Jambart. — Oui, mais quelle existence après !… Deux ans dans cette île, livré à moi-même, sans abri, ne vivant que de ma pêche, quelquefois crevant de faim !…

Madame Jambart. — Ah ! mon Dieu ! c’est horrible !

Barillon. — Oui, C’est horrible !… Deux ans sans manger ! mais vous avez peut-être faim ?

Madame Jambart. — Oui, c’est vrai !

Barillon. — Mais oui, mais oui ! (À Virginie.) Allez lui chercher quelque chose.

Jambart. — Non ! non !

Virginie, passant devant Jambart et remontant vers la droite. — Je vais aller chercher quelque chose, ce que je trouverai.

Virginie sort par la droite, deuxième plan.