Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/118

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Ursule. —Ici ; à Bois-Colombes ?

Planturel. — Oui, comme j’avais l’intention, en revenant de Mantes, de m’arrêter à Bois-Colombes, j’avais dit qu’on me télégraphiât ici.

Ursule. — Il n’est rien arrivé, monsieur.

Planturel. — Diable ! alors l’affaire ne sera pas venue aujourd’hui.

Ursule. — Quelle affaire ?

Planturel, n° 1. — Eh ! bien, la cassation du mariage !

Ursule, n° 2. — Je crois que monsieur se trompe, car ici on n’attend la solution que pour jeudi prochain.

Planturel, s’asseyant sur le fauteuil gauche. — Dans huit jours ? Allons, ça va bien ! Mais, dites-moi, quelle diable d’idée avez-vous eue de venir vous enterrer à Bois-Colombes ?

Ursule. — Oh ! pardon ! je vous prie de croire que je n’y suis pour rien !

Planturel. — Je le pense bien ; mais enfin, au milieu d’avril, et par le froid qu’il fait, c’est un fichu goût de venir geler à la campagne.

Ursule. — Dame ! Monsieur, nous y avons été forcés ; on nous a fait une telle vie à Paris !…