Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/121

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Planturel. — Elle est bien bonne !

Ursule. — Parbleu !… C’est la chanson à la mode. Enfin, c’est encore pire qu’à Paris. Aussi j’en ai plein le dos de leur baraque et je vais me chercher une place.

Planturel. — Et, au milieu de tout ça, quelle tête fait Mme Jambart entre ses deux maris ?

Ursule. — Quelle tête ? Eh ! bien, elle en fait une !… Pensez donc !… avoir deux maris et ne pouvoir être la femme d’aucun, c’est raide !

Planturel. — Si l’on peut dire !… Et M. Jambart n’a pas repris ses droits ?

Ursule. — Mais non, monsieur ! justement, c’est dans les conditions ! Vous comprenez, elle est aussi bien la femme de l’un que de l’autre. (Mettant ses poings sur les hanches.) Eh bien ! si elle devient la femme de l’un, qu’est-ce que devient l’autre ? Hein ?…

Planturel. — Eh ! bien, il le devient !…

Ursule. — Voilà !… Monsieur a le mot pour rire.

Planturel. — Avec tout ça, ils ne rentrent pas. Où sont-ils donc ?

Ursule. — Au Théâtre de Bois-Colombes. Il y a une troupe de