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Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/32

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bart ! je l’ai rendu bien heureux. J’ai rendu tous mes maris heureux !

Barillon. — Eh ! bien, oui ! Tant mieux pour eux !

Madame Jambart. — Elle sera comme moi, elle rendra tous ses maris heureux. N’est-ce pas, fillette ?

Barillon, faisant une tête. — Hein !

Virginie. — je tâcherai, maman !

Barillon. — Eh ! bien, vous êtes gaie, vous ! Tous ses maris !

Madame Jambart. — Ce n’est pas ce que je veux dire. Oh ! non ! car je lui souhaite plus de chance qu’à moi ! Dieu merci, je ne voudrais pour rien au monde la voir devenir veuve.

Barillon, avec conviction. — Mais ni moi non plus.

Madame Jambart. — Si vous saviez ce que c’est dur quelquefois, le veuvage ! Mon second mari était pourtant bien solide. C’est son nom qui l’a perdu.

Barillon. — Comment, son nom ! Emile Jambart ?

Madame Jambart. — Oui, il s’appelait Jambart. Alors il m’a dit (Avec l’accent marseillais.) "Quand on s’appelle jambart, on doit être marin." Et il s’est fait capitaine au long cours… pour la pêche à la morue. (Etourdiment.) Ah ! Barillon, n’épousez jamais un marin !