Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/58

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Patrice, avec désespoir. — Tout est perdu !

Flamèche, aux mariés et aux témoins. — Si vous voulez signer !

Barillon. — Je crois bien que nous voulons signer !

Tout le monde signe. La noce se retire par la droite.

Planturel, du haut de son estrade et pendant qu’on signe. — Midi et demi ! Et toujours pas de témoins ! S’ils pouvaient ne pas venir !… Mon adversaire était si pochard !… Il a peut-être oublié qu’il m’a giflé !

Barillon, descendant par la droite et allant à Patrice qui s’est effondré sur une chaise à l’extrême gauche. — Et maintenant, à nous deux ! Est-ce que vous croyez que vous allez comme ça longtemps troubler ma vie ?

Patrice. — Ah ! si vous croyez que vous me faites peur ! (Dispute. On les entoure. Tumulte au milieu duquel on distingue ces mots : « Arrêtez-le ! Il va le tuer ! Maman ! Maman ! Animal ! Sacripant ! » )

Barillon et Patrice dans leur lutte à bras-le-corps sont arrivés petit à petit jusqu’à l’estrade du maire.

Planturel. — Ah, çà ! qu’est-ce qu’il y a ? Voyons ? Qu’est-ce qu’il y a ! Séparez-les ! Séparez-les ! Flamèche s’élance entre les deux combattants et sépare Barillon de Patrice qui se cramponne au bandeau de son adversaire. Le bandeau finit par rester dans la main de Patrice qui est entraîné par Flamèche..

Patrice, se laissant emmener. — Oui, va, je te retrouverai ! Je te retrouverai !