Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/64

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couronne de fleurs d’oranger. Seulement, j’en mettrais deux fois plus… parce que j’en ai plus besoin !… (Faisant la révérence.) "Oui, monsieur le maire !…" Et puis, à l’église, tout le monde me regarderait et l’on se bousculerait pour mieux voir : "Voilà la mariée ! voilà la mariée !" (Minaudant.) "Ah ! marquise ! C’est la mariée qu’elle entre au bras de son homme. Reluquez-la donc ! comme elle a z’un air modeste !" Et patati !… Et patata !…

Elle continue à faire des mines et des courbettes devant la glace, sans rien dire.

Barillon, paraissant avec Virginie à la porte du fond et voyant le manège d’Ursule. — Oh !

Ursule, qui ne les a pas entendus, continue à minauder, n° 1. — "Oh ! marquise ! C’est la première fois que je me marie !…"

Barillon, n° 2. — Vous n’avez pas bientôt fini de faire le singe devant la glace, vous ?

Ursule, sursautant. — Ah ! Monsieur ! Mademoiselle !…

Virginie, n° 3. — Eh bien ! ne vous gênez pas, Ursule !

Barillon. — On vous en donnera des : "Oh ! marquise !… c’est la première fois que je me marie…" Si ça ne fait pas pitié !

Ursule. — J’étais en train d’épingler !…

Barillon. — Quoi, d’épingler !.. quoi, d’épingler !… Qui est-ce qui vous a permis de mettre cette couronne sur votre tête !… Allons ! enlevez ça !