Page:Feydeau - Les Enfants, monologue en vers, 1887.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les Enfants


 
J’entends souvent parler de l’homme
Pour sa supériorité :
Rien le rend-il si lâche, en somme,
Si sot, que la paternité ?
En vérité, je me demande,
Quand je constate les tourments
Qu’il faut toujours qu’on en attende :
À quoi ça sert-il, les Enfants ?

On les adore — eh ! pourquoi faire ? —
Et l’on se voue à leur bonheur !
À quoi bon se river sur terre
Un boulet, de gaîté de cœur ?
C’est le trouble, l’inquiétude,
Un tracas de tous les instants !
Tout, sans espoir de gratitude…
A quoi ça sert-il, les Enfants ?