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Page:Feydeau - Les Enfants, monologue en vers, 1887.djvu/22

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Et l’on subit le magnétisme
Qui vous plie à ce tout petit ;
Est-ce orgueil ou bien égoïsme ?
Devant son œuvre on s’’aplatit.
L’homme est fier de sa créature,
S’en fait l’esclave en même temps…
Et c’est la loi de la nature !
À quoi ça sert-il, les Enfants ?

Ah ! je comprends vraiment la bête
Insouciante à ses petits,
Qui, le temps qu’il faut, les allaite,
Puis, part sans l’ombre de soucis.
Voilà des instincts admirables !
— À l’appui de nos arguments ! —
Que les bêtes sont raisonnables !…
À quoi ça sert-il, les Enfants ?

Puis, se séparant dans la vie,
La bête va de son côté,
Libre au gré de sa fantaisie,
Ignorant sa postérité.