Page:Feydeau - Patte-en-l’air, monologue en vers, 1883.djvu/5

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Un affreux chien, un chien vulgaire

Ignorant les lois du bon ton,

Pour quelque simple réverbère

Avait pris mon beau pantalon.


C’était comme une cataracte

Qui ruisselait abondamment

Et ce n’était qu’un premier acte

Cela commençait seulement.


En voyant cette immense tâche

Je pousse un cri ! Puis, furieux,

Dans le… dos du chien, je détache

Un coup de botte généreux.


Après quoi, dans une boutique

J’entre afin de faire laver

L’humiliation publique

Dont on venait de m’abreuver.


La chose faite, et tout humide,

Tout mouillé dans mon pantalon,

Je dirige mon pas rapide

Vers la maison de Madelon.


Je n’avais pas tourné la rue

Que tout-à-coup, là, je perçois

Comme une chose qui remue

Et qui renifle près de moi…


Je regarde : Oh ! Ciel ! quelle audace !

Non vous ne devinerez pas !

Des chiens, dix, quinze, vingt, en masse

Sont là, me suivant pas à pas.