Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/67

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Madame Aigreville.

Hein ?

Moulineaux, haut, à Suzanne, en lui faisant signe du coin de l’œil.

N’est-il pas vrai, madame, que vous êtes ma cliente ?

Madame Aigreville, vivement, très aimable.

Oh ! mais je n’en ai jamais douté, chère madame !

Suzanne, jouant son rôle de maîtresse de maison.

Et puis-je savoir, madame, ce qui me vaut l’honneur…

Madame Aigreville, très embarrassée.

Mon Dieu, madame, excusez-moi, j’étais en quête…

Suzanne, avec un sérieux moqueur.

Ah ! ceci est autre chose : les dames patronnesses sont les bienvenues auprès de moi… Voici cinq francs !

Madame Aigreville, ahurie.

Hein ? elle me donne de l’argent !

Moulineaux.

Vous n’avez pas de honte de vous faire donner de l’argent dans les maisons ?

Bassinet, entre ses dents.

Voyez-vous ça ! la vieille carottière !

Madame Aigreville.

Mais je n’ai rien demandé !… reprenez cela, madame, je ne suis pas en quête de cent sous, je suis en quête d’un appartement.

Suzanne.

Oh ! pardonnez-moi, madame…

Madame Aigreville tend la pièce à Moulineaux pour qu’il la passe à Suzanne, Moulineaux la met machinalement dans sa poche.
Suzanne, à Moulineaux après avoir vu ce jeu de scène.

Eh bien !…