Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/68

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Moulineaux, rendant la pièce.

Oh ! pardon !

Suzanne, avec aplomb.

Mais alors, présentez-nous…

Moulineaux, ahuri

Hein ! il faut que… (Suzanne lui fait signe que oui. Présentant. — Avec aigreur.) Madame Aigreville, ma belle-mère. (Avec une certaine volupté dans la voix.) Madame Aubin, madame Suzanne Aubin.

Madame Aigreville.

Suzanne Aubin ?… Oh ! mais j’ai beaucoup entendu parler… Et ces messieurs vont bien ?

Suzanne, qui ne comprend pas.

Quels messieurs ?

Madame Aigreville.

Les deux vieillards ! (Montrant Bassinet.) Monsieur est sans doute un des deux ?

Ahurissement général.
Moulineaux, vivement.

Mais vous commettez un anachronisme épouvantable !

Madame Aigreville, vivement.

Oh, madame, je le retire… (Cherchant à changer la conversation.) Ainsi, c’est mon gendre qui vous soigne ?

Suzanne, embarrassée.

Mon Dieu oui, moi… (Vivement.) Et mon mari aussi.

Madame Aigreville (3).

Ah ! ça me fait bien plaisir… Qu’est-ce qu’il a monsieur votre mari ?

Moulineaux, vivement (2).

Un eczéma… un eczéma impetigineux compliqué de desquamation de l’épiderme, vous savez des… des suites de couches…

Madame Aigreville.

Hein !… des couches, lui !…