Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/76

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l’air d’une bonne petite mère et puis pas fière. (Paraît Moulineaux.) Ah ! vous voilà !…

Il redescend.
Moulineaux.

Lui… Encore là ! (Voyant Suzanne qui entre à sa suite, il la repousse dans la chambre et ferme brusquement la porte sur elle.) Rentrez.

Aubin, se retournant.

Qu’est-ce qu’il y a.

Moulineaux, bien innocent.

Hein ! Rien !

Aubin.

Dites-moi, ma femme est partie ?

Moulineaux.

Oh ! depuis longtemps. Elle m’a dit : Si mon mari vient, dites-lui que je suis au Louvre. Si vous voulez la retrouver.

Aubin, l’entraînant à l’avant-scène.

Non, au contraire… ça va bien comme ça, parce que, je vais vous dire, il y a une dame… une dame de mes amies qui doit venir me reprendre ici.

Moulineaux.

Ici ? (À part.) Ah, çà ! il donne ses rendez-vous chez moi ?

Aubin.

Et j’aimerais autant qu’elle ne se croisât pas avec ma femme…

Moulineaux.

Oh ! parfaitement !… une intrigue, hein ?

Aubin, riant.

Petite… une petite intrigue… Il est donc inutile que ma femme…

Moulineaux, avec intention.

Oui, elle n’aurait qu’à vous infliger la peine du talion !…