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Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/92

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dit que oui… Alors il m’a dit que ça ne lui faisait plus mal et il est parti.

Moulineaux.

L’imbécile ! Eh bien, alors, quand ce n’est personne, on vient dire : « Monsieur, c’est personne ! »

Étienne.

J’ai pensé que c’était inutile.

Moulineaux, agacé.

C’est bien, allez.

Il passe au 1, — très absorbé.
Étienne, voyant sa tristesse, après l’avoir considéré un petit temps.

Monsieur est soucieux, je comprends ça. Je l’avais bien dit à monsieur ! Voilà une nuit de bal à l’Opéra qui ne lui aura pas porté bonheur. Aussi, étant donné qu’on fait les choses, il faut les faire proprement.

Moulineaux.

Hein !

Étienne

Monsieur aurait dû me dire : Étienne, je vais au bal… Je me serais mis dans le lit de monsieur.

Moulineaux.

Dans mon lit…

Étienne.

Oh ! monsieur ne me dégoûte pas (Moulineaux hausse les épaules.) J’aurais changé les draps, voilà tout ; et les apparences auraient été sauvées.

Moulineaux, tout à son idée fixe.

Non, mais où peut être ma femme ?

Étienne, comme lui, l’air tristement songeur.

Oui !… C’est ce que nous nous demandions tout à l’heure à l’office.

Moulineaux, même jeu.

Dans une heure, il y aura vingt-quatre heures qu’elle aura quitté le domicile conjugal.