est-ce vrai que ça branle dans le ménage depuis quelques jours ?… que monsieur a passé l’autre nuit dehors ? Est-ce vrai que cette nuit… chose bien plus grave… c’est madame qui n’est pas rentrée et qu’on l’attend toujours ?… je vous répondrais : non, non, non, je ne sais pas ce que vous voulez dire.
Ah ! madame Moulineaux n’est pas rentrée au domicile conjugal ?
Oh ! comment le savez-vous ?
Vous venez de me le dire !…
Moi ! (À part.) Il a de l’aplomb.
Pas rentrée ! C’est comme ma femme… Après le scandale d’hier, je ne l’ai pas revue… C’est incroyable !…
Ah ! la dame de monsieur aussi… Il paraît que c’est contagieux, alors.
Mais ça ne peut pas durer ; je sais qu’elle doit venir, aussi ai-je eu l’idée de venir ici… Je sais que c’est vers ces heures-là qu’elle doit aller chez le docteur…
Oh ! mais vous savez, pour votre dame comme pour tout le monde aujourd’hui, c’est porte close… tant que monsieur n’aura pas retrouvé madame… (On sonne.) On a sonné. Je vous demande pardon…
Il n’y a pas à dire, il faut que j’aie une explication avec ma femme… Je désavouerai Rosa, voilà tout !