Chez Follbraguet, cabinet de dentiste. Au fond, portes à droite et à gauche. Entre les deux portes, au centre de la cloison, un lavabo.
À droite, deuxième plan, porte sous tenture. Au premier plan, contre le mur, sur une petite table, un autoclave. À gauche, la cheminée. Au-dessus, porte donnant chez Mme Follbraguet.
Comme mobilier, à droite de la scène, une table-bureau placée perpendiculairement à la rampe. Entre le mur et la table, le fauteuil de bureau. Mobilier ad libitum. En plein milieu de la scène, devant le trou du souffleur et face au public, le fauteuil opératoire. À gauche du fauteuil, un petit meuble à tiroirs, haut sur pieds, dans lequel sont les instruments et les médicaments. À proximité, la roue du dentiste. À droite du fauteuil, le crachoir avec son tuyau à tube de verre pour pomper la salive des patients.
Scène PREMIÈRE
puis MARCELLE, puis Monsieur JEAN
Au lever du rideau, Vildamour est assis sur le fauteuil opératoire, une serviette autour du cou, la bouche bâillonnée par un carré de caoutchouc noir, au centre duquel émerge seule la dent à soigner. Ce morceau de caoutchouc est fixé de chaque côté de la bouche par une pince reliée à une sorte de jarretelle en caoutchouc qui fait le tour de la nuque. Pour compléter le supplice, dans le coin à gauche de la bouche, la pompe-salive indiquée plus haut.
Follbraguet est à droite (no 1) de Vildamour (no 2) et lui travaille dans la bouche avec la roue.
Vildamour, rongeant son frein. — Ooooon-on-on !
Follbraguet, tout à son travail. — Un peu de patience ! Il n’y en a plus pour longtemps ! Ouvrez la bouche !
Vildamour, douloureusement. — Oon-on-on !
Follbraguet, tout en travaillant. — Faites pas attention ! Pensez à quelque chose de gai !