avons fait plus ample connaissance avec madame Vatelin. Nous avons beaucoup parlé de toi.
Pontagnac, inquiet. — Ah !
Mme Pontagnac. — Et monsieur lui-même m’a dit qu’il t’avait souvent rencontré et qu’il t’appréciait beaucoup.
Pontagnac — Non, il a dit ça ? (À Rédillon.) Ah ! Monsieur ! (À part.) Oh ! et moi qui… (Haut.) Ma chère amie… Monsieur Durillon.
Rédillon. — Red !… Red !…
Pontagnac. — Oh ! pardon !… Rédillon !… Oh ! Red, Dur… c’est la même chose, M. Rédillon, Mme Pontagnac.
Mme Pontagnac. — Nous avons eu le temps de faire connaissance !
Elle remonte avec Lucienne au-dessus de la table.
Pontagnac. — Oui ? Parfait, alors !… (À Rédillon.) Cher monsieur, ma femme reçoit tous les vendredis, si vous voulez nous faire l’honneur…
Rédillon. — Mais comment donc ! (À part.) C’est bien ça, tout à l’heure, c’était l’amoureux, il me battait froid. Sa femme arrive, le mari reparaît et il m’invite ! Ils sont tous les mêmes !
Scène XII
Les Mêmes, Jean
Jean. — Il y a là une dame qui demande Monsieur.
Vatelin, remontant et rangeant la chaise. — Moi ! Qui ça ?
Jean. — Je ne sais pas. C’est la première fois que je vois cette dame.
Lucienne. — Une dame, qu’est-ce qu’elle veut ?
Vatelin, du geste d’un homme qui n’en sait pas plus long. — Ah ! ma chère amie, ça !… (À Jean.) Vous auriez dû demander le nom !
Lucienne, à Jean. — Elle est jolie ?
Jean, avec une moue. — Pflutt !
Vatelin. — Eh ! bien, Jean, qu’est-ce que c’est ! Je t’en prie, ma chère amie, ce n’est pas à mon domestique à donner son avis sur les personnes qui viennent me voir. (À Jean.) Vous avez dit que j’y étais ?
Jean. — Oui, cette dame attend dans le petit salon.
Vatelin. — C’est bien, qu’elle attende ! Je la recevrai.
Jean sort au fond.
Mme Pontagnac. — Allons, monsieur Vatelin, je vois que vous avez affaire, je ne veux pas abuser de vos moments… surtout quand vous avez une dame à recevoir.
Vatelin. — Oh ! quelque cliente !… Ca ne presse pas ! Ce n’est évidemment pas l’homme qu’elle vient voir, c’est l’avoué.
Lucienne. — Mais je l’espère bien !
Mme Pontagnac. — Au revoir, chère madame !… et bien heureuse. Monsieur… euh…
Pontagnac. — Rédillon !
Rédillon. — 17, rue Caumartin, parfaitement.
Mme Pontagnac. — C’est ça. (À Pontagnac.) Prends note, mon ami !
Rédillon. — Oh ! dans le Tout-Paris !…
Pontagnac. — Ca ne fait rien, j’inscris toujours.
Rédillon. — D’ailleurs, je descends avec vous. J’ai quelques courses à faire. (À Lucienne.) Au revoir, madame. (Bas.) Au revoir, ma Lucienne !… (À Vatelin.) Au revoir, vous !
Pontagnac. — Allons, partons… (Il serre la main de Vatelin, puis