Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 2, 1948.djvu/178

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Vatelin, le faisant se lever. — Oui ? eh bien ! alors, ne vous asseyez pas !… C’est pas la peine, nous descendons.

Il l’entraîne.

Rédillon. — Oh ! ben !… Figurez-vous que…

Vatelin. — Non, non, nous n’avons pas le temps, vous nous raconterez ça une autre fois. Où est mon chapeau ?

Il va au lit.

Rédillon. — Mais qu’est-ce qu’il a ? Il me donne chaud, ma parole d’honneur !

Il va pour boire la tasse de thé qui est devant lui.

Vatelin, son chapeau sur la tête. — Voilà, ça y est ! venez ! (Lui retirant la tasse.) Non, ne buvez pas, nous n’avons pas le temps !…

On frappe à la porte.

Soldignac, allumant une cigarette à la cheminée. — Entrez !

Vatelin. — Encore ! Mais il est embêtant avec ses "Entrez" !

Clara, entrant. — C’est monsieur qui a sonné ?

Vatelin. — Oui, c’est moi, mais il y a au moins une demi-heure. C’est pour enlever le thé.

Il retire à Rédillon la tasse de thé que Rédillon porte à ses lèvres et passe le plateau à Clara.

Clara. — Bien, monsieur.

Elle emporte le plateau.

Vatelin, faisant passer Rédillon. — Et maintenant, filons !

Rédillon. — Et mon sac ! Je suis venu chercher un sac !

Vatelin, mettant dans la main de Rédillon le sac qu’il a rapporté. — Eh bien ! prenez-le, votre sac, et venez !

Rédillon. — Ah ! non, je n’en veux pas de celui-là !… je vous le rapporte !

Vatelin, lui passant celui de Maggy. — Alors, c’est celui-là ?

Rédillon, prenant le sac. — Je ne sais pas ! Il n’est pas à vous ?

Vatelin. — Non !

Il met le sac de Pinchard sur la table à la place de celui de Maggy.

Rédillon. — Alors, ça doit être celui-là. Allons !

Il remonte.

Soldignac, remontant également. — Allons !

Vatelin. — C’est ça ! allez devant. Un mot à dire et je vous rejoins !

Rédillon et Soldignac sortent au fond.

Scène XIV

Vatelin, Maggy, puis Pinchard, Mme Pinchard

Vatelin, qui est allé à la porte de droite. — Vite ! Maggy !

Maggy, entrant. — Je pouvais venir ? Ils sont partis ?

Vatelin. — Ah ! oui, "partis" ! ils sont là à m’attendre ! je suis obligé d’aller faire une partie de billard avec votre mari ! Je vous en prie, pendant ma courte absence, ne bougez pas de cette chambre où je vous enferme, et j’emporte la clé pour plus de sûreté. Maintenant, si on venait, cachez-vous dans ce cabinet et n’en sortez que quand je serai venu vous y chercher… Est-ce compris ?

Maggy. — Ah ! yes !

Voix de Soldignac. — Vatelin ! Vatelin !…

Vatelin, vivement. — Lui ! cachez-vous !