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Acte III

Le fumoir de Rédillon.

Scène première

Gérome, puis Rédillon, Armandine

Gérome, entrant du fond, il tient, pliés sur son bras gauche, les vêtements de Rédillon et la jupe d’Armandine et leurs deux paires de bottines qu’il vient de cirer. — Encore une jupe ! toujours des jupes !… il est incorrigible ! Mais qu’est-ce qu’il peut bien en faire, je me le demande. La voilà, la jeunesse d’aujourd’hui ; on brûle la chandelle par les deux bouts ! On court !… Tout le monde court, il n’y a que moi qui ne cours pas ! Ca s’appelle être dans le mouvement !…

Il va frapper à la porte de droite, 2e plan.

Voix de Rédillon. — Qu’est-ce que c’est ?

Gérome. — C’est moi, Gérome.

Rédillon, passant la tête. — Eh bien ! quoi ?

Gérome. — Il est onze heures !

Rédillon. — Eh bien ! il est onze heures !…

Il lui referme la porte au nez.

Gérome, recevant la porte sur le nez. — Oui ! (À part.) Et voilà… V’lan ! la porte sur le nez ! Un enfant que j’ai vu naître ! le respect s’en va… ! Et son père, mon frère de lait, qui m’a fait promettre en mourant