Bretel, revenant. — Mais est-ce que tu crois qu’il en veut de ta file ? Mais tu peux la garder, ta file !… il l’a dit encore tout à l’heure à sa bonne amie. Il n’y a pas de danger qu’il l’épouse, ta file… Seulement, ça est une bonne nature, il n’ose pas te le dire, sais-tu, madame, mais je te le dis, moi.
Mme Prevallon. — C’est… est affreux !
Lucien. — Vous n’allez pas vous taire, misérable !
Bretel. — Non ! ça est pour ton bien. Je vas chercher ta bonne amie.
Lucien. — Si tu fais ça !…
Bretel. — Laisse donc ! (Il ouvre la porte de droite.) Entre, madame !
Scène XX
Les Mêmes, Dora
Lucien, stupéfié. — Dora !
Dora. — Lucien !
Mme Prevallon, scandalisée. — Oh ! monsieur, tout est fifi…iini entre nous.
Elle remonte.
Lucien, se précipitant. — Marraine !
Mme Prevallon. — Lai-laissez-moi !
Elle sort furieuse.
Lucien. — Partie ! (À Bretel.) Oh ! triple buse, va !… Tout est à recommencer, maintenant !
Dora. — Ah ! mon cher Lucien… je savais bien que c’était une épreuve !
Lucien. — Ah ! oui, comment donc !
Dora. — Embrasse ta petite femme !
Lucien, grinçant des dents. — Ta petite femme !
Il l’embrasse avec mauvaise humeur.
Bretel. — Eh bien ! tu vois que tu es content, monsieur.
Lucien. — Content ! Tiens !
Il lui donne un coup de pied qui l’envoie rouler à plat ventre.
Bretel. — Oh ! zut !
Lucien, avec enthousiasme. — Oh ! les domestiques parisiens !
Il va rejoindre Dora qui l’a entraîné doucement sur la causeuse.
Dora. — Mon cher Lucien…
Lucien, avec écœurement. — Ma chère Dora !
Bretel, se relevant. — Alleï ! alleï ! Bretel, les maîtres, ça est toujours, des ingrats, savez-vous !
RIDEAU