premier coup, je découvre une lacune, qu’est-ce que ce sera le jour où nous arriverons à la pratique ? Ca tombera tout seul ! Et tu veux que je risque mes capitaux là-dedans, ah ! non !
Gentillac, désarçonné. — Mais alors quoi ?
Fauconnet. — Eh bien ! nous ferons une société anonyme… Nous autres nous y gagnerons toujours,… mais ça ne vaut rien.
Il se lève et rapporte sa chaise.
Artémise. — Voulez-vous me donner un peu de tisane ?
Fauconnet, prenant distraitement la carafe à eau et servant Artémise sans la regarder, tout en continuant de parler. — Regarde donc… si seulement un des rails casse… ou si une des roues se déboîte…
Artemise. — Mais non, voyons… vous me servez de l’eau.
Fauconnet. — Oh ! pardon !
Artémise. — Ah ! écoutez ! non, vous n’êtes pas amusants !
Fauconnet, debout. — Allons, mon toutou !
Gentillac, se levant. — D’ailleurs, dis donc, j’ai là, dans la poche de mon paletot, tout un projet détaillé, avec figures…
Fauconnet. — Eh bien ! va le chercher !
Scène XIV
Les Mêmes, Joseph
Joseph. — Monsieur, il y a deux personnes qui demandent le cabinet de M. Fauconnet.
Fauconnet. — Ah ! faites entrer ! (Joseph sort.) C’est Rigolin et sa petite !
Gentillac. — Oui ! Je vais chercher mon papier.
Il entre dans le cabinet de droite.
Fauconnet, à Artémise. — Eh bien, voyons, mon Toutou ! Alors, on m’en veut ?
Artémise, en se levant et gagnant la droite. — Oh ! allez, je vois bien… Vous me méprisez !
Fauconnet. — Oh ! mais non, voyons. Quelle idée, Artémise !
Il la prend dans ses bras.
Artémise. — Oh ! c’est mal ! c’est bien mal !
Fauconnet, lui tapant dans le dos pour la consoler. — Mais non, voyons ! allons ! allons ! hein ?
Artémise. — Ah !
Fauconnet, à part. — Tout de même, ma femme entrerait en ce moment… (haut). Allons, Artémise !
Scène XV
Les Mêmes, Clarisse et Emilie, introduites par Joseph
Joseph. — C’est ici !
Joseph sort.
Clarisse. — Merci !
Fauconnet, se retournant. — Dis donc, Rigolin…. Ma femme !