Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 2, 1948.djvu/39

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Julie. — Je suis bien heureuse de l’aveu que vous venez de me faire… Ah ! bien heureuse… Et je vous sais gré de votre discrétion.

Elle passe au premier plan.

Dufausset. — La discrétion est la première des qualités de l’homme. (À part.) N’empêche qu’elle voudrait bien savoir qui c’est, la petite…

Julie. — Ah ! je suis bien heureuse…

Dufausset. — Et moi, je meurs de faim…

Il sort par le fond.

Scène VIII

Julie, Amandine, Marthe

Amandine, venant du premier, plan, droite, tandis que Marthe paraît au deuxième plan, droite. — Qui vient de sortir de là ?

Julie. — M. Dufausset… il a eu une scène avec papa… il est profondément blessé… il est allé manger.

Elle passe au deuxième plan.

Marthe, passant au premier plan, à Amandine. — Ça prouve qu’il a du cœur…

Amandine. — Et de l’appétit.

Marthe. — Ton père n’est pas là ?

Julie, elle remonte au fond. — Non… tu le cherches ?…

Marthe. — Oui,… j’aurais besoin de lui (À part, avec un soupir.) pour le marquer…

Amandine. — Il faut que je trouve mon mari aussi… (À part.) Je me suis approvisionnée de craie dans le billard.

Scène IX

Les Mêmes, Pacarel, Dufausset, deux arrosoirs dans les bras.

Pacarel, du fond. — C’est bon, vous mangerez plus tard… Vous allez aider Tiburce à nettoyer les hannetons… encore des parasites inutiles… au moins, ceux-là on s’en défait.

Il remonte au fond.

Marthe, — Oh ! mon ami, que c’est vilain ce que tu dis là !

Julie, au-dessus de la table. — Le pauvre garçon !

Amandine. — Il le fait arroser…

Dufausset. — Quelle humiliation !… Oh ! si je ne me retenais pas ! (À Marthe.) Alors !…vous voulez que je soigne votre serin ?…

Marthe. — Hein ?

Elle remonte rejoindre son mari au fond.

Amandine. — Prenez bien garde, mon mari a des soupçons… je crois qu’il se doute de votre amour coupable…

Dufausset. — Tiens, parbleu !… c’est moi qui lui ai dit…

Amandine. — Vous, malheureux !… Et comment a-t-il pris ça ?