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Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 2, 1948.djvu/45

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Pacarel. — C’est merveilleux !… Enfin !… je retrouve mon ténor ! Ah ! Dufausset ! ce cher Dufausset !

Ils lui serrent la main

Dufausset. — Eh bien ! qu’est-ce qu’il leur prend ?

Scène XV

Les Mêmes, Lanoix

Pacarel, à Lanoix qui est entré et regarde, ahuri, le spectacle. — Ah ! mon ami,… écoutez ça !… Il a retrouvé sa voix !

Lanoix. — Qui ?

Pacarel. — Mon ténor !

Lanoix. — Le cuisinier !

Pacarel, à Dufausset. — Ah ! tenez ! recommencez pour qu’il entende. Landernau, ton mouchoir… vous aussi, Lanoix, agitez votre mouchoir, ça renforcera.

Lanoix, ahuri, obéissant machinalement. — Qu’est-ce qu’il chante ?

Pacarel. — Ce qu’il chante ?… "À moi les plaisirs !… " Vous allez entendre ça… Allez, Dufausset !

Dufausset. — Ah !… vous voulez que… Ah ! bon ! (Il chante, pendant que les trois hommes agitent leurs mouchoirs.) "À moi les plaisirs, les jeunes maîtresses !"

Pacarel. — Hein ? ça y est-il ?

Lanoix. — Oui… oui !… (Lanoix continue l’air.) "À moi leurs désirs, à moi leurs caresses !"

Pacarel et Landernau. — Lui aussi !

Dufausset et Lanoix, à l’unisson. "À moi l’énergie des instincts puissants !"

Pacarel. — Mais ce talisman est merveilleux ! (Appelant.) Ah !… Julie ! Marthe ! Bibiche !

Scène XVI

Les Mêmes, Marthe, Julie, Amandine, Tiburce

Les trois femmes, entrant. — Quoi ! qu’est-ce qu’il y a ?

Pacarel, remonte et descend. — Ah ! venez mes amies, Dufausset a retrouvé sa voix !

Lanoix, qui n’a pas cessé de chanter'. — "Et la folle orgie du cœur et des sens."

Pacarel, à Lanoix. — Mais, taisez-vous donc, vous !… Marthe, ton moyen est admirable.

Marthe. — Pas possible !

Dufausset, à part. — Si je comprends quelque chose…

Tiburce. — Monsieur a essayé du gingembre ?

Pacarel. — Mais non, laissez-nous donc tranquilles avec votre gingembre !

Lanoix remonte avec Tiburce.

Dufausset. — Ah ! je suis bien heureux, madame, je serai exact ! Voici vos jarretières.