Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 8, 1948.djvu/160

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noire), au-dessus de la table et face au public, sont assis et consomment. La 2e table est inoccupée. A la table 3, l’Inspecteur de Police, lisant un journal. Table 4, des consommateurs. Table 5, Mathilde, au-dessus, en face du public, soupe avec Durand, dos au public. Deuxième rangée de tables, consommateurs, hommes et femmes. Table n° 10, contre la loggia, par conséquent profil au public, Alice. Tables 11, 12, 13, 14, consommateurs hommes et femmes. Table 15, au fond, coin droit, Motchepoff, Liane et Eglantine debout, causent au fond. Prosper, Constant, les garçons, servent les tables qui relèvent de leurs brigades. Va-et-vient des consommateurs. Ceux qui occupent la table 4 se sont levés après avoir payé leurs additions. Le chasseur leur apporte leurs manteaux et les aide à le passer, après quoi ils s’en vont et le garçon dessert et remet le couvert. Des arrivants parmi lesquels Saint-Etienne, forment groupe à hauteur de la loggia, un peu, au-dessus de la table où est Eugène ; ils regardent les soupeurs. Du cabinet de toilette descend une soupeuse qui va rejoindre une table du fond. Les tziganes jouent : " Vous êtes si jolie", de Paul Delmet. Brouhaha général, cris, chants, bruits de bouchons qui sautent, etc… Tout le dialogue qui s’engage doit se faire sur le bruit que l’on atténuera insensiblement par la suite, mais sans le cesser complètement.

Mathilde, chantant à pleine voix comme une femme qui veut se faire remarquer.

Vous êtes si jolie,

O mon bel ange blond !

Durand. — Je t’en prie ! Tout le monde nous regarde.

Mathilde. — Ah ! fiche-moi la paix ! Je chanterai si je veux !

Elle reprend son chant.

Durand, navré. — Oh !

Mathilde, chante encore quelques notes, puis. — Je vais me laver les mains.

Durand. — C’est ça.

Motchepoff. — Garçon ! l’addition !

Prosper. — L’addition du 1, vite !

Un Garçon. — L’addition du 1, bien !

Constant, qui arrive du bar, portant une consommation, se frayant un passage à travers le groupe qui obstrue le chemin. — Pardon, messieurs !

Saint-Etienne. — Eh bien ! quoi, garçon, vous n’avez pas besoin de me bousculer.

Eugène. — Allons, Constant, voyons, faites donc attention !

Constant. — Monsieur, c’est pas de ma faute, on ne peut pas passer.

Eugène. — Oui, bon, pas de discours !

Constant ne répond pas, mais va en maugréant porter la consommation à la table de l’Inspecteur de Police.