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Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 8, 1948.djvu/179

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Rires.

Chopinet. — Ah ! bien, dites donc !

Serge. — Et maintenant, garçon !… Du champagne à tout le monde !… c’est moi qui régale !

Tous. — Vive le potache !

Kirschbaum, courant à lui, suivi de Chopinet. — Mais, Sire…

Serge, vivement à Kirschbaum. — Oh ! pas de Sire ici ! Ne compromettez pas la couronne. Appelle-moi Antoine.

Kirschbaum. — Mais, Antoine, il n’y a plus de galette.

Serge, passant entre eux deux et gagnant la table 6 que les principaux personnages entourent. — Eh ! bien, on s’en passera. (Au garçon.) Allez, garçon, versez !

Les garçons versent du champagne aux différentes tables.

Kirschbaum. — Eh ! bien non, s’il jette comme ça l’argent par les fenêtres !

Chopinet. — Qué qu’ça te fait ? On se mettra dessous.

Serge, tendant une coupe à la Duchesse, montée sur une chaise au-dessus de la table. — Et maintenant, à la plus belle !

Tous. — A la plus belle !

A ce moment, l’orchestre attaque une czarda.

Chauvel. — Ah ! mes enfants ! la czarda ! Vas-y, la môme ! C’est ton triomphe !

Tous. — La czarda !

La Duchesse. — La czarda !

Les assistants reculent et forment cercle ; la Duchesse s’élance et commence la danse, seule. Pendant ce qui suit, les spectateurs rythment la danse en battant dans leurs mains. De temps en temps, on entend des : "Tiou ! " stridents comme font les Russes dans ce genre de danse.

Tous. — Bravo, la môme !

Serge. — La czarda, ça me connaît !

Il s’élance et fait vis-à-vis à la môme.

Tous. — Bravo, la môme ! Bravo, le potache !

Scène VIII

Les Mêmes, Le Duc

Au plus fort de la danse, le Duc, arrivant de la loggia, paraît. Il descend en scène, veut se frayer un passage en perçant la haie qui entoure les danseurs. Un mauvais coucheur, mécontent d’être bousculé, lui donne une poussée qui l’envoie au milieu de la scène.

Le Duc, s’apprêtant à revenir sur la personne qui l’a bousculé. — Ah ! par Dieu le