sortons, Majesté, nous sortons !… Venez !… Venez !… Nous ne manquerons pas de besogne ailleurs.
Scène IV
Margot. — Ils sont partis ! Maintenant, occupons-nous de ce malheureux ! Comment vous trouvez-vous, mon gentilhomme ?
Follentin. — Comment je me trouve ?
Margot. — Un de ces lâches ne vous a-t-il pas traversé de sa dague ?
Follentin. — Ah !… Oh ! ça n’a pas d’importance.
Margot. — Oh ! la noble réponse ! et qu’elle est bien celle d’un gentilhomme de France.
Follentin. — Oh ! ce n’est pas çà ! C’est que l’animal n’a traversé que ma redingote.
Margot. — Ah ! Dieu soit loué !
Follentin. — Ah ! Madame ! Que vous êtes bonne ! Vous m’avez sauvé ! Mais, mon Dieu ! Je ne suis pas seul ! Ma femme ! Ma fille ! Que sont-elles devenues ? Ah ! Madame ! Rendez-moi ma femme ! ma fille ! ma fille surtout !
Gilonne, qui a déposé l’aiguière sur un meuble, près de la fenêtre, regardant au dehors. — Justement, voici deux femmes qui se sont réfugiées dans la cour du Louvre et que des soldats entourent.
Margot et Follentin (courant à la fenêtre). — Deux femmes !
Follentin. — Mais oui !… C’est elles !… Ma femme !… ma fille !… (Ouvrant la fenêtre et appelant.) Caroline ! Caroline ! Marthe ! Mon Dieu ! elles ne m’entendent pas.
Margot (appelant). — Monsieur de Besme ! Monsieur de Besme, c’est moi, la Reine ! Laissez monter, Monsieur de Besme !
Follentin, s’approchant. — Monsieur de Besme ! (À Margot.) Mais il est sourd, de Besme ! Madame ! Je vous en prie !
Margot. — Vite, Gilonne ! Cours trouver Monsieur de Besme ! Et dis-lui qu’il donne l’ordre au nom de la Reine de Navarre de délivrer ces malheureuses.
Gilonne. — J’y cours, Madame,
Scène V
Follentin. — Ah ! Madame, comment reconnaîtrai-je jamais ? Qu’ai-je pu faire pour mériter tant de bonté ?
Margot. — C’est que tu es brave, Follentin, et je t’admire.
Follentin. — Est-ce possible ?