Margot.
Ah ! si tu t’étais vu, si tu t’étais vu,
Tout pâle et défait ici, tout à l’heure
Te précipitant le cœur éperdu,
Cherchant un refuge en cette demeure !
Follentin (parlé). — Ah ! vraiment, quand ?
Margot.
Si tu t’étais vu, si tu t’étais vu,
Calme, héroïque et résolu,
Tenant tête à cette cohorte
Ivre de sang à cette porte !
Ah ! Follentin, fier lionceau,
Ah ! tu étais beau ! Ah ! tu étais beau !
Follentin (parlé). — C’est vrai ?
Margot.
Alors, alors, est-ce le coup de foudre ?
Que se passa-t-il en moi ?
Je ne puis le résoudre,
Je n’ai plus vu que toi… que toi !
Follentin.
Margot.
Que toi. Follentin, si je n’ose
T’en dire plus long en français,
C’est qu’à l’aveu que je ferais
Ma pudeur de femme s’oppose.
Follentin.
Margot.
Eh bien ! Eh ! bien !
Je ne vois qu’un moyen.
Follentin.
Margot.
Un moyen superbe,
Pour tourner la difficulté.
Puisqu’en latin, dit un proverbe,
Les mots bravent l’honnêteté,
Parlons latin…