Tous. — Où ça ? Où ça ?
Margot. — Qui crie « au secours » ?
Follentin. — C’est moi ! C’est moi ! je suis ventriloque !
Madame Follentin. — Toi !
Voix d’Henri. — À moi ! À moi ! Henri ! Dans le coffre !
Tous. — Dans le coffre !
Madame Follentin. — Ça vient du coffre en bois !
Follentin, à part. — C’est bien malin ce qu’il fait là !
Tous, reculant devant l’apparition d’Henri, pâle et défait, qui se met sur son séant. — Dieu !
Henri, désignant Follentin. — Là ! Là ! Assassin ! Lui ! Il m’a tué ! Il m’a tué !
Tous. — Vous ?
Madame Follentin. — Tu as tué Henri IV, toi ?
Follentin. — Mais non ! mais non !
Charles IX. — Vous avez tué le roi de Navarre ?
Follentin. — Je vais vous expliquer !
Tous, excepté sa femme et sa fille. — Pas d’explication !
Catherine, ouvrant la porte du fond. Appelez notre chef des pétardiers !
Follentin. — Mon Dieu ! Qu’est-ce qu’on va me faire !
Madame Follentin, désespérée. — Adolphe a tué Henri IV ! Adolphe a tué Henri IV !
Catherine, à Maurevel-Bienencourt qui paraît. — Emparez-vous de cet homme ! C’est l’assassin du roi de Navarre !
Follentin. — Mon Dieu !
Madame Follentin. — Adolphe !
Marthe. — Papa !
Bienencourt, à Follentin. — Au nom du roi, je vous arrête !
Follentin. — Bienencourt ! Ah ça ! Où me menez-vous ?
Bienencourt. — En place de Grève.
Monsieur et Madame Follentin et Marthe. — En place de Grève.
Bienencourt. — Faites entrer le bourreau !
Les Follentin. Le bourreau !
Catherine, au bourreau qui a paru masqué. — Bourreau ! Tu vois cette tête ! Je te la donne !
Follentin. — Comment, elle la donne !… Mais… elle est à moi !
Madame Follentin. — Grâce, Monsieur le Bourreau ! (À Marthe.) Toi qui es plus jeune, demande-lui.
Marthe. — Grâce ! Monsieur le Bourreau !… Papa !
Follentin. — Je suis marié et père de famille !
Le Bourreau-Gabriel, bas. — Taisez-vous, je vous sauve !
Follentin. — Gabriel !
Gabriel. — Chut ! (Il remet son masque.)
Follentin. — C’est Gabriel !… Alors, qu’est-ce que je risque !… Adieu, mes enfants. Marchons ! Monsieur, je suis à vous ! Vive la ligue ! (Nuit.) Grand Dieu ! Je suis aveugle !
Voix du Temps. — Follentin ! Follentin !
Follentin, qui est seul en scène. — Bon, qu’est-ce que c’est encore !