de gommeux, XXe siècle. Très chic, chapeau huit-reflets, gardénia, habit monocle ; les yeux bandés comme un parlementaire.
Le Brigand, faisant le factionnaire. — Par ici !… (Il introduit Gabriel dans la grotte.)
Scène II
Follentin. — Mon Dieu !… Qu’est-ce que c’est encore que celui-là ?
Cartouche, à Gabriel. — C’est vous qui m’avez fait passer votre carte ? Prince Gabriel de Morteval de Villemar, lieutenant de brigands du XXe siècle !…
Gabriel. — C’est moi, mon cher Maître !
Cartouche. — Et que demandez-vous ?
Gabriel. — Je suis envoyé par notre bande qui s’inquiète de l’absence prolongée de notre chef, le célèbre brigand Adolphe Follentin !…
Tous. — Hein !
Follentin, à part. — Qu’est-ce qu’il dit ?… (Haut.) Moi ! chef de brigands !… Mais jamais de la vie !
Gabriel. — Ah ! le voilà ! J’entends sa voix. C’est bien lui. Bonjour, chef !…
Follentin. — Mais non !… Mais non !… Mais il est fou !… Qu’est-ce que c’est que ce bonhomme-là !
Cartouche. — Qu’est-ce que ça veut dire ? (Au brigand.) Retirez le bandeau !
Follentin, à part. — Gabriel ! C’est Gabriel !
Gabriel, s’inclinant. — Ah ! chef !
Cartouche. — Vous connaissez notre prisonnier ?
Gabriel. — Prisonnier !… Croyez-vous bien qu’il le soit ?… Et s’il est ici, ne vous êtes-vous pas dit que lorsqu’on tient un homme comme le célèbre Follentin, c’est que lui-même veut bien qu’on le tienne.
Cartouche. — Qu’est-ce que vous dites ?
Follentin, à part. — Où veut-il en venir ?…
Gabriel. — Vous le croyez bien ligoté, bien ficelé, mais seigneur Cartouche, regardez comme il est ficelé !… Une, deux, trois !… tombez cordes et liens !…
Tous. — Oh !
Cartouche. — Mais c’est de la sorcellerie !
Tous. — De la sorcellerie !
Follentin. — Il est étonnant !
Gabriel. — Sorcellerie ?… Progrès ! Ah ! Cartouche ! Saluez votre maître qui a bien voulu remonter le cours des siècles pour vous apporter les résultats de deux cents ans d’expérience !